lundi 28 mars 2011

Pourquoi est-ce que c'est difficile de préparer un mariage ?


Ah ! Mes amis pour qui le talent de la femme convole toujours avec sa perspicacité génitale ! Je suis ravi que vous me posiez cette question. Et ce à plus d'un titre.

Je sais que pour beaucoup, la préparation d'un mariage est synonyme de contraintes logistiques et de contingences administratives. Ce n'est pas faux, et même quelquefois vrai. Mais attention, il serait sot de croire qu'une simple bonne volonté d'apposer par écrit son amour aux yeux du monde soit suffisante ! Car c'est bien beau les sentiments de passion éternelle que les deux jeunes tourtereaux partagent au début de leur parcours commun ! Mais là, je dis achtung ! Danger ! Attention ! Avec le temps, les choses changent !

Rapidement vous n'avez plus à vos côtés, l'image de la jeune déesse qui, d'un pas léger, les cheveux flottants, les bras ouverts au bonheur, une pâquerette dans la bouche, compose un bouquet de fleurs en chantant sa version de Céline Dion de « C'est la grosse bite à Dudule », mais vous avez, une mégère en pantoufles, le cheveu gras, les aisselles moites et une gitane dans la bouche, qui coupe ses ongles au-dessus du bol de chips en chantant le tube de Simone Bendix « Prendre un enfant par la main ». Pour bien préparer son mariage, trois règles essentielles sont donc à observer :

La première, les bans. C'est la démarche qui consiste à faire savoir à tous que vous allez vous marier. Profitez-en vraiment pour le faire savoir à tout votre entourage, surtout à vos exs-. Cela évitera des situations inconfortables du style : vous êtes en boite, Madame est aux toilettes pour se repoudrer le nez, et venant de nulle part surgit Dolorès. Celle avec qui vous avez vécu, il y a trois ans, une passion inoubliable de 48 heures et qui, malgré les sept litres de mojito qu'elle cuve, vous saute dessus en criant : « Ah ! C'est toi Chiquito ! Enfin je te retrouve mon matador ! » Et qui, bien que la foule soit dense, se jette sur vous en bavant et en balbutiant : « Vas-y, sors ton épée et empale-moi ». Et ce au moment même où Dolorès empoigne votre épée, Madame revient des toilettes et vous surprend. S'en suit une fin de soirée plus que galère à expliquer pourquoi vous avez oublié de mentionner l"épisode « Dolorès » de votre vie. Il est donc bien plus simple de dire à vos anciens partenaires de jeu que vous avez raccroché les crampons du vice et que vous n'êtes plus sur les starting-blocks de la scène internationale du fion.

Deuxième règle à observer : ménagez la susceptibilité de Madame lors de la cérémonie. Insistez sur la présence à profusion de fleurs. Si, comme excuse, vous évoquez le nombre croissant de personnes allergiques au pollen, vous ne pouvez pas imaginer ô combien est l'allergie des femmes au manque de ce dernier. Elle serait bien capable, le soir venu, de se refuser à vous en disant d'un air narquois (mais plein d'audace métaphorique) : « La pauvreté de la liste d'invités floraux à plonger ma corolle et mon bulbe dans un ennui d'une profondeur qui n'a d'égal que celle que tu ne sonderas pas ce soir. Et si ton pistil a l'œil et le cou tendu vers mon étamine, arrose-le bien d'eau fraîche et tu retrouveras bonne mine, bonne nuit. » Avouez que c'est quand même idiot qu'à cause d'un détail mal négocié, la perspective d'une nuit de feu en roue arrière se termine en nuit rigide sur la béquille.

Troisième et dernière règle à observer, et c'est la plus importante : bien préparer son contrat de mariage pour réagir en cas de trahison. Comme chacun sait, sous les traits d'un homme amoureux et généreux, se cache un salopard égoïste dont l'œil s'aiguise avec le temps sur les croupes incendiaires des secrétaires tentatrices en jupes courtes, qui comme un fait exprès, se penche, jambes tendues pour ramasser leur crayon, exhibant au regard du mâle la toile tendue d'une culotte 90% coton / 10% viscose, sous laquelle sommeille le tourbillon humide et infernal de l?adultère à consommer vite fait, debout contre la photocopieuse. Mais attention, n'allez pas croire que je jette la pierre uniquement sur l'homme. Et si vous voulez le fond ma pensée, ces écarts sont souvent compréhensibles. Quand on sait que rapidement la femme mariée ne se bonifie qu'en prenant une plus-value pondérale. Mettez-vous à la place de l'homme. Entre le bureau, qui rime avec libido des culs taille réduite et bien fermes et la maison qui rime avec libido réduite pour cause de culs qui ont la taille d'une ferme. Le choix est vite fait. Donc pour éviter cet écueil, un bon contrat est souvent la solution, qu'il y soit stipulé que toute trahison met un terme à cette sympathique utopie et que chacun puisse s'en retourner d'où il vient, avec dans sa besace un « fifty-fifty » des biens acquis en commun.


Moralité :

Pour éviter tracas, pour éviter galères,
Conciliations, divorces et autres guerres de nerfs,
Une modification du système s'impose.
Que, sans soucis, on puisse mieux disposer des choses.
Se marier pour la vie, croire s'aimer toujours,
C'est comme faire Fort Boyard sans sortie de secours.
Il faut délimiter ! "Toujours", c'est incertain.
Avec une date butoir, on n'aime pas moins bien.
C'est pour cela, mes amis, que j'aimerai vous proposer
Une union renouvelable, fréquence à préciser.
Il s'agit d'une alliance que j'appelle MDD.
Il s'agit d'un mariage mais à durée déterminée.
Vous choisissez un cycle de deux ou cinq années,
Un mois avant son terme, c'est vous qui décidez !
Ou bien de reconduire, si tout c'est bien passer
Ou alors d?arrêter si la moitié fait chier.
Je sais, ce n'est pas glitter, ce n'est pas très romantique,
Que l'amour dans tout ça prend un profil cynique.
Mais une chose est certaine, avec ma formule,
C'est que vous savez quand on vous lâchera les burnes !

Merci.